Le marché immobilier ne se laisse pas déstabiliser par les incertitudes géopolitiques et la politique douanière des États-Unis. En Suisse comme dans le canton de Berne, les valeurs immobilières se maintiennent à leur niveau, voire poursuivent leur hausse. Une telle évolution n'a, pour ainsi dire, rien d'anormal dans les circonstances actuelles, à savoir des taux directeurs de la Banque nationale suisse (BNS) nuls, une croissance démographique et une contraction de l'activité de construction. Dans un contexte de taux bas, les conditions de financement sont plus attrayantes. Ainsi, les perspectives de rendement sont meilleures, ce qui a pour effet de drainer des capitaux sur le marché immobilier. L'augmentation de la population a quelque peu fléchi dans le canton de Berne par rapport à l'année précédente, alors que la demande de logements reste élevée et le nombre de nouvelles constructions diminue sensiblement.

La conjonction d’une demande soutenue et d’une faible activité de construction a entraîné une pénurie non négligeable de logements dans le canton de Berne. Le taux vacance continue de baisser, non seulement dans les centres urbains, mais aussi dans les communes périphériques. Cette dynamique pousse les prix des logements en propriété et des biens donnés en location vers le haut. La question du logement devient alors un enjeu politique tant à l'échelon communal que cantonal. L’automne a toutefois réservé une bonne nouvelle aux propriétaires immobiliers: le peuple suisse s’est clairement prononcé en faveur de la suppression de la valeur locative. Bien que la population du canton de Berne compte une majorité de locataires, l'objet soumis au vote a été accepté par plus de la moitié du corps électoral. Même si le bras de fer commercial avec les États-Unis plombe les exportations suisses et, par conséquent, assombrit les prévisions économiques, le climat sur le marché immobilier reste favorable (coûts de financement bas, immigration stable et offre de terrain à bâtir limitée). 

Baromètre de l’immobilier de la BCBE, édition d’automne 2025(PDF, 1,1 MB)

Marché immobilier contrasté

Quiconque souhaite acquérir une maison individuelle classique sur le marché doit s’attendre à payer en moyenne un million de francs environ dans le canton de Berne. À ce prix, l’acheteur obtient une maison individuelle avec un petit terrain et une surface habitable de 140 m2, construite il y a une dizaine d'années. La carte montre toutefois de grandes disparités régionales: à Saanen ou en ville de Berne, les prix pour une maison type dépassent désormais les deux millions de francs, ces valeurs se référant au marché des résidences principales

Il reste toutefois des régions dans le canton où les biens immobiliers sont encore à la portée des salaires moyens. Dans l’Emmental, en Haute-Argovie et dans certaines parties des régions de Berne-Mittelland et de Frutigen et du Bas-Simmental, une maison classique se vend à des prix nettement inférieurs. C’est en particulier le cas dans le Jura bernois, où le niveau des prix se situe en dessous de 700 000 francs dans de nombreuses communes.